Le Couvent « Lié à l’enseignement »

I – L’ÉVANGÉLISATION DE LA GAULE :

Dans  toutes les régions, les  religieux sont souvent les premiers habitants des villages les plus ‘’reculés’’.

Vienne, au cœur du Dauphiné, constitue le second foyer de chrétiens après celui de Lyon. Le diacre de Vienne Sanctus compte parmi les martyrs de Lyon sacrifiés pour leur foi aux côtés de Sainte Blandine en l’an 177.

Plus de 1000 ans plus tard, au Moyen-Âge, la région est riche en ‘’maisons religieuses’’.

À l’est de notre village, il n’est donc pas étonnant de relever que les premiers habitants sont, sans doute, des missionnaires catholiques ayant construit leur prieuré (Sanctus Stephanus)  vers le quartier du Pailler.

Ils étaient dépendants de l’abbaye Bénédictine de Notre Dame de Cruas en Vivarais.

1320, sous l’influence d’autres abbayes comme celle du Puy-en-Velay, un hôpital  (maladrerie) est installé.

II – L’ENSEIGNEMENT RELIGIEUX CATHOLIQUE : UNE SUITE LOGIQUE À LA PRÉSENCE DES RELIGIEUX

1792, la Révolution veut et doit se substituer aux initiatives religieuses pour, dans un premier temps, l’enseignement des garçons puis des filles, mais bien plus tard (lois scolaires de 1881-1882).

1846, la municipalité constate que l’école publique malgré la bonne volonté de leurs instituteurs, titulaires de leur brevet de capacité et de bonne moralité enseignent dans des conditions précaires, petites classes mal éclairées et chauffées.

D’une manière général,  l’enseignement primaire public est en crise,  les congrégations religieuses se multiplient. L’enjeu est de taille car l’éducation et l’instruction des enfants feront la société de demain.

Dans la région, les pèlerinages à notre Dame de l’Osier depuis 1657, à Ars auprès du curé Viannez (1786 – 1859), l’apparition de la Vierge à La Salette en 1846, à Lourdes 1858 contribuent à l’engouement religieux.

1852, Il est fait appel aux religieux. La municipalité confirme aux frères ‘’Maristes’’ leur installation. Ce sont des membres de la Société de Marie dont la congrégation est fondée à Lyon en 1816. Trois frères vont tenir des classes  à proximité de l’église.

III – ET LES FILLES ?

15 décembre 1854 : le maire réunit le conseil municipal et appelle  seize des ‘’plus imposés’’ pour l’établissement d’une école pour les filles qui serait tenue par les trois sœurs de la congrégation de Murinais dont l’une est brevetée. Ces religieuses s’occupent également des malades.
Tous adhèrent et le budget alloué est trouvé grâce à un prêt sans intérêt remboursable en deux ans.

09 février 1855 : le maire de la commune écrit à Monsieur le Préfet afin de connaitre l’avancée de sa demande concernant l’ouverture d’une école de filles suite à une convention signée avec la supérieure des Sœurs de Murinais

‘’Le Couvent’’ est donc ce lieu historique où vivaient, priaient et enseignaient les religieuses.

La petite maison à droite de l’entrée était une salle de classe qui fermera en 1936 pour intégrer l’école aujourd’hui baptisée ‘’Sœur Emmanuelle’’ près de l’église.

Entre temps, le ‘’couvent’’, en 1896 a été la propriété de M Émile Reboud, avoué à Saint-Marcellin et sera par la suite vendu à plusieurs particuliers.

Tous les propriétaires doivent être remerciés de leur engagement à l’entretien de la demeure témoin d’une page importante de la construction intellectuelle et morale voire religieuse de la jeunesse de notre village.

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Préserver l’histoire de notre village est un enjeu collectif  pour les générations à venir. Aussi, ce document, peut, à tout moment évoluer,  être corrigé, amendé. N’hésitez pas à partager vos connaissances et/ou vos observations.