Le Porche « GAUTHERON »

Nous quittons le parvis de l’église, descendons les six marches pour nous retrouver dans la rue Joseph Étienne Chenavas. Quelques mètres sur notre droite, un ancien porche attire notre attention.

C’est le porche dit ‘’Gautheron’’.

Ce porche nous permet un nouveau saut dans l’histoire de notre village et aussi, par son emplacement, d’évoquer, le souvenir de deux personnalités,  Étienne Chenavas et son fils Octave. Ce dernier, après des études sur l’origine de son nom, écrira Chenavaz avec un ‘’z’’ au lieu du ‘’s’’.

L’origine du porche est liée au château delphinal et à la maison dite ‘’Mandrin’’. Ces deux édifices  disposaient d’une salle pouvant accueillir les sujets du mandement. Réunis en assemblée, sous la présidence du châtelain, ils évoquaient les affaires de la communauté.

Après deux siècles,  le château tombe en ruine et ne peut plus être utilisé. Puis, dans la maison commune plus connue sous le nom de ‘’maison Mandrin’’ le premier étage qui s’avèrera trop petit est réservé aux réunions. (note : la famille de louis Mandrin n’achètera cette maison qu’en 1644)

Avril 1596 : Henri IV  inféode la châtellenie de Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs et d’Izeaux à Étienne Gautheron sieur d’Hurtière  près de Tullins.

Mentionnons que le roi Henri III (1551-1589) avait déjà avait déjà accordé ce statut  (1580) à charge :

 ‘’ de faire bâtir un auditoire de justice, prison et grenier audit lieu pour conserver les droits du Roy’’.

Pour la construction desquels lui fut donné les débris de la grande tour du château dudit lieu appelé Colombier, du côté de bise sans pouvoir être occupé à autre usage ni appelé que l’auditoire de justice, grenier du Roy et prison royale et sans que ledit Gautheron se puisse nommer, d’autre titre que de capitaine châtelain de Saint-Etienne et d ‘Izeaux….’’

(Picto: armoiries de Gautheron d’Hurtière)

Dans l’étape N° 17, consacrée à notre mairie, nous reviendrons sur l’histoire de cette construction, de la famille Gautheron et de celle de Mons de Savasse qui leur succèdera (Mons s’écrit sans ‘’t’’).

1872, la commune, par l’intermédiaire de son maire, Étienne Chenavas (1823-1889) négocie l’achat de la propriété, comprenant une grande superficie de terrain. L’accès se faisait par un porche. Démonté. Il est reconstruit  à l’arrière de la maison de la famille Chenavas.

1892, Octave Chenavaz (1855-1912), fils d’Étienne, il sera le successeur de son père et dans la demeure, et comme maire (1892 à 1895), de conseiller général, 1889 à 1895 date à laquelle il démissionne pour exercer son mandat de député de l’Isère.

Sur la rue Octave Chenavaz, la bâtisse familiale, porte sur son fronton, la date 1760.

6 juillet 1912, Octave décède à Paris sans descendance. Le 26 août 1912 Sa veuve, Marie-Louise Nigron dite Aubry, sans doute dans une volonté ‘’non officielle’’ de son époux, fait donation à la commune de divers immeubles dont la maison pour la fondation d’un hôpital hospice.

27 septembre 1913, Mme Chenavaz se remarie et a une fille. Cette naissance pourrait remettre en cause la donation. Il n’en est rien, la volonté est maintenue. Cependant, de lourds travaux sont à envisager et la commune n’en a pas les moyens.

20 janvier 1921, Mme Chenavaz, devenue Mme Douare accepte de modifier les clauses du testament et la donation est confirmée à la commune, à charge de verser le fruit des locations au bureau de bienfaisance du village.

Elle est louée aux docteurs de la commune, Bugnon, Guyonnet et Favre. En 1956, Maurice Favre et son épouse Lucette Fleuret l’achètent. Ils entreprennent de lourds travaux. Tous deux décédés, la maison sera vendue. Il est agréable de savoir que de nouveaux propriétaires vont redonner ‘’vie’’ aux murs chargés d’histoire locale.

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Pour en savoir plus : fond Chenavaz à la bibliothèque de Grenoble –  plusieurs publications d’O Chenavaz sur ses réalisations dans la commune (nous y reviendrons pour souligner son engagement pour notre village) – magazine communal Le Mandrinois, juin 2020 sur le site  @ de la mairie – Sept siècles d’Histoire à St-Étienne-de-St-Geoirs par Charles Monnet et Michel Bourgeois – de Marathon à St-Étienne-de-St-Geoirs par Michel Demange (médiathèque).

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Préserver l’histoire de notre village est un enjeu collectif  pour les générations à venir. Aussi, ce document, peut, à tout moment évoluer,  être corrigé, amendé. N’hésitez pas à partager vos connaissances et/ou vos observations.